Grégor Marchand
Dolmens et menhirs si emblématiques de
la France atlantique sont nés dans des sociétés paysannes, comme
une solution à la fois technique et symbolique aux conflits et
interrogations de ces communautés néolithiques.
En comprendre la nature et la formation
impose de plonger très loin dans le temps, au coeur des groupes de
chasseurs-cueilleurs installés depuis des millénaires en ces lieux.
Les découvertes archéologiques les plus récentes et le
bouillonnement actuel des recherches sur les environnements du passé
offrent des éclairages originaux sur un processus qui démarre à la
fin des temps glaciaires. L’opposition entre les peuples de la
terre et ceux de la mer, les réseaux d’habitats bien différenciés,
les nécropoles aux rites si complexes, caractérisent les modes de
vie lors de cette période d’incubation.
Quelle était l’organisation de ces
économies de chasse-cueillette? Quelles étaient les bases
alimentaires et les pratiques de prédation ? Quelles distances
parcouraient les hommes et les femmes au quotidien et sur un cycle
annuel ? Combien d’individus occupaient la France au
Mésolithique ? Que nous disent les nécropoles de Téviec, Hoëdic
ou la Vergne de l’organisation sociale avant le Néolithique ?
Le panorama établi pour ces quelques
millénaires cruciaux révèle toute l’originalité des économies
et des sociétés qui ont investi les rivages atlantiques lors de la
Préhistoire récente.