SYMBOLE DE POUVOIR AU TEMPS DE STONEHENGE:

Les productions d’armatures de prestige de la Bretagne au Danemark
(2500-1700 av. J.-C.)

Clément Nicolas
Dans l’Europe de la fin du Néolithique et en particulier le long de la Manche et de la mer du Nord, il est pratique courante qu’une partie des hommes soient inhumés avec leurs lots de flèches, symboles vraisemblables de leur statut de guerrier. De cette période, le musée de Carnac recèle une des plus grandes collections bretonnes accumulée par Zacharie Le Rouzic lors de ses fouilles et restaurations de dolmens. Par la suite, à l’âge du Bronze ancien, cette pratique paraît réservée à quelques individus exceptionnels. En Bretagne notamment, d’imposants tumulus regorgent d’armes et de bijoux, parmi lesquels des dizaines de pointes de flèches, finement travaillées avec une précision que les chercheurs jugent superflue pour des instruments a priori destinés à la chasse ou à la guerre. Ces objets apparaissent moins comme des armes que des insignes honorifiques qui proclamaient les droits et les privilèges des chefs, symbolisant leur pouvoir à l’instar du sceptre ou de la couronne dans l'Ancien Régime. L’étude de la fabrication de ces flèches et de leur utilisation précise, voire bouleverse, notre compréhension des sociétés passées, témoignant des changements techniques et culturels ainsi que les mutations sociales à travers l’Europe préhistorique.
C'est ce que les Amis du Musée de Carnac ont fait découvrir le Jeudi 13 novembre à 20h30 à l'Espace Teraqué à travers une conférence animée par Clément NICOLAS, jeune chercheur d’origine brestoise qui a récemment soutenu sa thèse à l’université de Paris 1 et qui s’apprête à poursuivre ses investigations en Europe centrale.

Les pointes de flèches de la tombe de Creac’h-Morvan 
à Saint-Thégonnec, Finistère  (cliché C. Nicolas).