Conférence d'Alain Gallay


Une découverte des sociétés mégalithiques
d'aujourd'hui : Asie, Océanie, Afrique

Biographie de Alain Gallay
Doctorat d'état ès Lettres de l'Université de Paris-Sorbonne.
Professeur à la Faculté des Sciences (archéologie préhistorique  et ethnoarchéologie).
Directeur de la  Mission de recherches au Sénégal de Fouilles de la nécropole mégalithique de Santhiou-Kohel dans le Sine-Saloum..
Directeur du Département d'anthropologie et d'écologie, Université de Genève

Ancien élève d’André Leroi-Gourhan à Paris, il est l’auteur d’une thèse de doctorat sur le Néolithique de l’est de la France et a consacré une grande partie de ses recherches à l’archéologie, à l’ethnohistoire et à l’ethnoarchéologie africaine. Il a notamment effectué de nombreuses missions de recherches au Mali et des fouilles dans les mégalithes de Sénégambie.



 Alain Gallay :
«  L’anthropologie funéraire française a été à l’origine de percées méthodologiques
spectaculaires à travers le développement de la taphonomie.
Les ossements humains étaient les vestiges le plus souvent ignorés des fouilles les plus anciennes. La fouille et la publication de l’hypogée S.O.M. des Mournouards (Le Mesnil-sur- Oger, Marne), réalisée par André Leroi-Gourhan et son équipe en 1960 et 1962 va constituer une véritable révolution au sein du paradigme descriptif (Leroi-Gourhan et al. 1962). Les ossements humains des sépultures vont se situer désormais au centre des préoccupations des préhistoriens. Un nouveau thème de recherche naît en archéologie, la taphonomie et l’analyse des pratiques funéraire.

La vision taphonomique a contribué à enrichir considérablement notre perception des pratiques funéraires en limitant désormais le massacre inadmissible d’une documentation archéologique qui n’est pas infinie. Elle a aboutit néanmoins à une impasse documentaire en produisant une documentation surabondante pour laquelle les conditions pratiques d’une analyse en laboratoire sont très rarement réunies. ….

…….Pour nous le point essentiel se situe également ailleurs, au niveau des limites d’une  archéologie descriptive pratiquement coupée des références de l’anthropologie sociale et culturelle (par ailleurs fort peu nombreuses)……

…….. Nous aimerions explorer ici une autre voie en abordant les conditions pratiques de la mobilisation de données d’ordre anthropologiques (au sens de l’anthropologie sociale  et politique) dans l’analyse des rituels funéraires protohistoriques africains. Les cercles mégalithiques sénégambiens (Sénégal et Gambie) qui se développent entre les premiers siècles avant notre ère et l’arrivée des Portugais sur les côtes de l’Afrique et pour lesquels nous n’avons aucune information dans les traditions orales locales constituent un bon exemple des problèmes posés par l’analyse des rituels funéraires africains.
A cette occasion nous aimerions également dépasser la vision néo-évolutionniste proposée par l’archéologie nord-américaine qui imprègne encore trop souvent les interprétations « sociales » proposées par les archéologues en montrant que la réalité ethnohistorique est certainement plus complexe et mérite une attention plus soutenue (pour une vision nuancée de la notion de complexité appliquée aux populations africaines voir McIntosch ed 1999). Nous aimerions également montrer à cette occasion que, selon Paul Veyne (1977), toute histoire particulière s’écrit par rétrodiction de concepts généraux, contrairement à ce que ce même auteur avance aujourd’hui en disant que l’Histoire n’est faite que d’évènements particuliers impossibles à généraliser (Fournier 2009). »

Diapositives présentées lors de la conférence du 27 juillet 2011
à l’espace Terraqué de Carnac (chargement asez long, pardon)
http://www.archeo-gallay.ch/8PptConferences/11Carnac.pdf

Site personnel d'Alain Gallay